La Résistance à Grenoble : parcours de mémoire à travers six lieux emblématiques

Isaac Schneersohn, fondateur du Centre de documentation juive contemporaine
© MRDI, fonds CDJC
Le musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère, 14 rue Jean-Jacques-Rousseau

Le musée de la Résistance dauphinoise est inauguré en 1966 dans un local de la ville de Grenoble (l’appartement natal de Stendhal). Il devient départemental le 1er juillet 1994. Le musée met à profit les moyens les plus contemporains de la muséographie au service de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale et de ses particularités iséroises. Il dispose d’un centre de documentation, d’un espace pédagogique et d’une salle dédiée aux expositions temporaires. Par ailleurs, il est aujourd’hui le point de départ d’un parcours urbain autour de cinq lieux emblématiques de la Seconde Guerre mondiale.

Le domicile d’Isaac Schneersohn, 42 rue Bizanet

Isaac Schneersohn est le fondateur du Centre de documentation juive contemporaine (CDJC), d’où est issu le Conseil représentatif des Israélites de France (CRIF). Aujourd’hui indissociable du Mémorial de la Shoah à Paris, le CDJC est le centre de documentation le plus important d’Europe sur le crime génocidaire. Réfugié à Grenoble dès 1942, Isaac Schneersohn a pour objectif de constituer des archives de la répression antisémite en réunissant les représentants des principales instances juives de France. Il parvient ainsi, le 28 avril 1943, à rassembler chez lui une quarantaine de délégués en provenance de Saint-Étienne, Nice, Lyon, Marseille et Paris, avec lesquels il fonde le CDJC.

La caserne de Bonne

Occupée successivement par les troupes italiennes, puis allemandes entre novembre 1942 et août 1944, elle est en partie détruite par l’action de la Résistance le 2 décembre 1943. À l’occasion du 64e anniversaire de la Libération de Grenoble, le 22 août 2008, l’ancienne cour d’honneur devient l’esplanade Alain-Le Ray. Lors de la cérémonie de la remise de la Croix de la Libération à la Ville, le 4 novembre 2011, sont officiellement dénommées les rues Simon-Nora, Marguerite-Gonnet, et l’allée Aloyzi-Kospicki, en hommage aux trois résistants. L’allée Henri-Frenay, en mémoire du fondateur du journal Combat, traverse, elle, le nouveau quartier de Bonne.

Le square des Fusillés

Au croisement du cours Berriat et de la rue Ampère, à l’angle du square des Fusillés, un monument a été élevé pour honorer les vingt maquisards arrêtés dans le Vercors et fusillés à cet endroit le 14 août 1944, en représailles à l’exécution d’un soldat allemand. Des travaux de réaménagement du square réalisés en 2011 ont conduit à sa rénovation et à son léger déplacement.

L'esplanade des Communes Compagnon de la Libération, Parc Paul-Mistral

Cette esplanade est inaugurée le 6 novembre 2008 pour marquer l’attachement de la ville de Grenoble à son titre de commune Compagnon de la Libération et souligner les liens qui l’unissent aux quatre autres lieux qui ont été distingués comme elle. Cet espace abritait déjà le monument aux Déportés, dévoilé en 1950, au pied duquel deux urnes renferment des cendres des camps de concentration.

Place de la Résistance, rue des Martyrs

La place de la Résistance, au centre de la rue des Martyrs, est dénommée ainsi en souvenir de deux charniers découverts à la Libération. Elle accueille le mémorial de la Résistance érigé en 1969. Prolongeant celui-ci, le mur du Souvenir rend hommage aux résistants locaux, qui ont notamment fait exploser le polygone d’artillerie en 1943 : victimes de la « Saint-Barthélemy grenobloise », avec un buste dédié à Gaston Valois ; « Aux héroïnes dauphinoises de la guerre 39-45 » pour rappeler l’engagement essentiel des femmes ; « En souvenir de Pierre Flaureau (Pel) », secrétaire du Comité départemental de la Libération nationale (CDLN) et d’Albert Reynier, chef de l’Armée secrète (AS) du secteur Grésivaudan et préfet de l’Isère à la Libération. À l’occasion du 70e anniversaire de la création du Conseil national de la Résistance (CNR), le 27 mai 2013, la municipalité a inauguré une stèle en mémoire de Jean Moulin et du CNR.

Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère
Rue Hébert, Grenoble

et plusieurs lieux commémoratifs dans Grenoble

Comment s'y rendre ?

Période historique

6ème période : 1925 / 1968

Classé en

  • Patrimoine Immatériel
  • Patrimoine Matériel / Collections Muséales
  • Patrimoine Monumental (Civil, Funéraire, Militaire)
  • Patrimoine Urbain

Thématique(s)

  • Histoire & Evolution de la ville
  • Ville fortifiée/de garnison/militaire

Bibliographie

- DUCLOS J.-C. et IHL O. (dir). Grenoble en Résistance : 1939-1944 : parcours urbains. Grenoble : Ed. le Dauphiné Libéré, 2004.
- Musée de la Résistance et de la Déportation

Diaporama

Isaac Schneersohn, fondateur du Centre de documentation juive contemporaine
Attentat de la caserne de Bonne
Inauguration du monument en mémoire aux jeunes résistants du Vercors fusillés, cours Berriat à Grenoble le 14 août 1944
Gaston Vallois , résistant victime de la « Saint-Barthélémy grenobloise »