Groupe épiscopal : cathédrale Notre-Dame et église Saint-Hugues

La cathédrale Notre-Dame et sa façade néo-romane en pierres factices
© Carte postale, début XXe s., AMG

La cathédrale Notre-Dame et l'église Saint-Hugues forment un ensemble peu banal. Il s’agit, depuis l’origine, d’un système d’église double avec deux édifices côte à côte : une église épiscopale, Notre-Dame, et une seconde église dont le rôle originel n’est pas connu précisément, Saint-Hugues. Cette configuration, caractéristique des premiers temps chrétiens, est rarement aussi bien conservée qu’à Grenoble.

La présence d'un baptistère atteste qu’une première cathédrale existait à l’emplacement de l’édifice actuel dès la fin du IVe siècle. C’est donc à cette époque qu’a été créé l’évêché de Grenoble. Au Moyen Âge, l’église Saint-Hugues devient l’église paroissiale de la ville ancienne, en rive gauche de l’Isère. Les deux édifices sont reconstruits à deux reprises : au XIIe siècle, en style roman, puis au XIIIe siècle, en style gothique, avec utilisation de la brique. La massive tour porche de la cathédrale est élevée à la fin du XIIe siècle ou au début du XIIIe siècle. Presque entièrement reconstruite dans la première moitié du XIIIe siècle, en une seule campagne, la cathédrale Notre-Dame illustre ce nouveau goût pour l’architecture de brique. Le chœur est remarquable par sa simplicité et son élégance. Il est composé d’une abside à cinq pans, percé de cinq baies à multiples voussures et couvert d’une voûte d’ogives à six branches rayonnantes. Sur son mur sud, face au tombeau des évêques (1407), est élevé en 1454 un grand ciborium de style gothique flamboyant, richement décoré de gâbles et de pinacles. La longue nef à trois vaisseaux est voûtée de croisées d’ogives. Les bas-côtés étaient surmontés de tribunes malheureusement supprimées en 1860. Sur le côté sud, la nef est flanquée d’un bas-côté extérieur, constitué de l’ancienne galerie du cloître, sur lequel ouvre une série de chapelles édifiées à la fin du Moyen Âge.

En 1883-1884, une impressionnante façade de pierres factices est érigée à grands frais contre la tour porche. Conçue par l’architecte diocésain Berruyer, elle devait conférer à l’édifice un style néoroman très en vogue au XIXe siècle. Cette façade est démontée en 1990, après la découverte du baptistère. Depuis, la cathédrale a retrouvé son portail, daté de 1140, et l’église Saint-Hugues sa façade, dégagée des précédents aménagements. L’ensemble est classé au titre des Monuments historiques.

Groupe Épiscopal
Place Notre-Dame, Grenoble

Comment s'y rendre ?

Bibliographie

- CAYOL-GERIN A., CHARBONNIER V. et de MONTJOYE A. Grenoble : traces d’histoire. Veurey : ed. Le Dauphiné Libéré, 1997.
- Office du Tourisme : www.grenoble-tourisme.com

Diaporama

La cathédrale Notre-Dame et sa façade néo-romane en pierres factices
Place Notre-Dame et groupe épiscopal, XIXe siècle
Portail de la cathédrale Notre-Dame
Façade néo-romane en pierre factice
Le groupe épiscopal, 2009